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cours nouveaux, et tout consacrés au développement du sentiment littéraire et de la pensée.

L’étude des langues vivantes est, dans les lycées, pour les nouvelles élèves comme pour les anciennes, d’une utilité incontestable, et d’une insuffisance absolue. C’est pour toutes un point de départ excellent, mais ce n’est qu’un point de départ. Elles y apprennent à traduire une page d’anglais ou d’allemand, à écrire une lettre, à échanger quelques mots de conversation, ce qui leur servira beaucoup dans le courant de la vie ordinaire. Mais ce serait une grande illusion de croire qu’elles arriveront, par ces études, à pénétrer le secret d’une langue et le génie des grands écrivains, à entrer en communication directe avec les chefs-d’œuvre, à lire un drame de Shakespeare ou de Gœthe dans le texte. Cette pleine possession d’un idiome étranger ne s’acquiert pas sans de très fortes études spéciales ; nous ne demandons à nos élèves que d’apprendre avec leurs professeurs d’anglais ou d’allemand à faire des thèmes ou des versions. Est-ce assez ? Non, car c’est rester sur le seuil du temple. Je voudrais donc les y faire entrer par une autre voie. Je voudrais qu’un autre enseignement, plus large et plus fécond, élevât leur intelligence, allât