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Pour l’arithmétique, je la réduirais aux quatre règles en y ajoutant un peu de fractions, si vous voulez, par concession. Mais quel besoin ont nos filles des problèmes de calcul, des règles composées, etc. ? Est-ce qu’elles sont destinées à être des comptables ? Qu’elles sachent tenir leur maison, et régler leurs livres de comptes ; Molière ne leur demande pas autre chose. Croyons Molière.


Les Mathématiques.

Pas de mathématiques du tout, je dis, bien entendu, des mathématiques obligatoires. Que les jeunes filles qui en ont le goût et l’aptitude trouvent dans nos lycées le moyen d’y satisfaire, rien de mieux. Mais soyez assuré que, sur dix élèves, il y en a huit pour qui l’algèbre... sera toujours de l’algèbre. J’en parle savamment. Jamais, vous m’entendez bien, jamais je n’ai pu parvenir, non pas à résoudre un problème de géométrie, mais à le comprendre. On m’aurait menacé de me tuer sur place, que je m’en serais pas venu à bout. Ne condamnons pas toutes nos élèves à une étude qui serait pour la plupart une souffrance, et une souffrance stérile. Il y a un mot qui m’a toujours paru d’une énergie singulière : c’est se casser la tête.