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aujourd’hui. Quand je pense à ce que dans ma jeunesse était pour nous la Terre ! Je ne dirai pas, comme dans la Bible, un tapis étendu sous les pieds de l’Éternel. Mais ce globe figuré sur une feuille de papier nous représentait quelque chose de plat et de mort. Aujourd’hui tout y est en relief et vie. La terre nous apparaît, hérissée de montagnes, couronnée de glaciers, empanachée de forêts, enveloppé et parsemée d’océans, c’est presque un être. Pourtant j’ai un grief contre la géographie actuelle. Elle a l’humeur trop conquérante, elle s’annexe, sous prétexte de voisinage, de cousinage, la géologie, la minéralogie, la statistique, la climatologie, etc., toutes sciences fort intéressantes sans doute, mais les élèves, les élèves ! Pensons à leur surcharge. On est tombé d’un excès dans l’autre. L’ancienne méthode, avec sa passion de nomenclature, faisait de nos élèves des géographes, des officiers d’état-major : aujourd’hui on en fait des encyclopédistes. Cherchons la mesure.


Les Lettres.

Pour les lettres, un mot suffit. Beaucoup moins d’histoire littéraire, et beaucoup plus de