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mère et l’Écriture Sainte ? Faisons donc revivre en son nom, dans l’imagination de nos jeunes filles, les sublimes figures de Moïse et d’Abraham, les touchantes histoires d’Esther, de Ruth, de Joseph, ne fût-ce que pour leur apprendre à mieux goûter Racine, Fénelon, Bossuet, Le Poussin, Rembrandt, Raphaël, Michel-Ange, tous les grands génies enfin qui se sont inspirés de l’Écriture Sainte ? Après l’histoire sainte, l’histoire de France.

Elle occupe trop peu de place dans les programmes actuels. A partir de la quatrième année, elle rentre dans l’histoire générale ; c’est le contraire qu’il faudrait. Que les annales des autres nations figurent et tiennent un rang important dans l’enseignement historique, rien de plus juste ; mais à la condition que notre histoire à nous en reste la base, le centre, le pivot. Pourquoi ? Parce que notre premier devoir est de faire de nos élèves, nouvelles ou anciennes, des Françaises. Nul ne sait ce que réserve l’avenir à notre pays. De rudes épreuves, de sérieuses luttes nous attendent peut-être. Il faut préparer les femmes à ces luttes ; il faut les armer contre ces épreuves, car ce seront les leurs comme les nôtres. Pour