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les exposer aujourd’hui, non à titre de programme, mais à la façon de ces graines qu’on jette, un peu au hasard, avec l’espoir que quelques-unes ne seront pas stériles. Les programmes de nos lycées sont pleins et solides. Ils ont le double mérite de constituer une éducation sérieuse pour les femmes, et de répondre à un besoin impérieux de la société moderne.

Le temps n’est plus où, dans la classe moyenne, dans la petite bourgeoisie, les filles se résignaient à une existence toute passive, et acceptaient, comme une nécessité, la gêne, l’oisiveté, souvent le célibat. Aujourd’hui, elles veulent avoir les mêmes droits que les filles du peuple. Elles veulent agir, gagner leur vie, gagner leur dot, contribuer au bien-être du ménage. Nos lycées leur en donnent les moyens. Après leurs classes terminées, le professorat, les lettres, les administrations publiques ou privées, le haut commerce, la haute industrie, les mille applications de l’art et de la science, offrent à celles qui en ont besoin des places honorables et lucratives. Vie matérielle et vie intellectuelle, voilà ce qu’elles doivent à l’enseignement nouveau, et le succès