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âpre du seizième siècle. Les poètes de la Pléiade, l’éclat de leurs rimes, de leurs rythmes et de leurs images. Il n’est pas jusqu’au langage de Rabelais dont les splendides truculences n’aient pu lui servir ; ainsi retrempé aux sources les plus fécondes, reforgé au feu de son propre génie, notre alexandrin est sorti de ses mains, solide et brillant comme un beau métal.

Je déplore plus que personne les bizarreries, les exagérations, les vulgarités, les mièvreries, les fausses naïvetés de tel ou tel passage des drames de Victor Hugo. Mais il y a sous tout cela une structure de vers si puissante, un gouvernement de la période si magistral, un tel souffle d’inspiration, que son style s’est imposé à toute la génération des poètes de notre siècle. Tous relèvent de lui, tous lui doivent quelque chose, sinon par imitation, au moins par affinité. Tous les drames en vers applaudis depuis trente ans portent son empreinte, ce que j’appellerai sa marque de fabrique, une facture solide et brillante.

Enfin, dernière preuve décisive de son autorité et dernière démonstration de l’idée générale de cette étude : deux drames du répertoire de Victor Hugo restent fièrement debout et sont