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Des complots éternels et des rebellions
Qu’un fantôme de prince inspire aux nations
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ZOPIRE
Les flambeaux de la haine, entre nous allumés,
Jamais des mains du temps ne seront consumés,
Ne les éteignez pas, mais cachez-en la flamme,
Immolez au public les douleurs de votre âme !
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ZOPIRE
Je ne sais quel penchant pour cette infortunée
Remplis le vide affreux de mon âme étonnée.
Soit faiblesse ou raison, je ne puis sans horreur
La voir aux mains d’un monstre, artisan de terreur.


Je m’arrête par respect pour Voltaire ; et je me demande comment une telle anomalie a pu exister ! Comment ! lui, le prosateur qui parlait un français si pur ! lui, l’écrivain si pénétré du génie de notre langue ! lui, l’admirateur si passionné de Racine ! lui, le commentateur si sévère parfois, mais si perspicace de Corneille ! lui, maître de tous les secrets de notre versification ! lui, enfin, l’auteur de tant de beaux vers, a-t-il pu leur imposer un tel voisinage ?

Je ne puis ni me l’expliquer, ni le lui pardonner. Je lui en veux du mal qu’il s’est fait, et du mal qu’il a fait ! Il n’a pas seulement à demi étouffé en lui un grand poète, il a