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CHAPITRE X

VOLTAIRE POÈTE ROMANTIQUE


De 1730 à 1830, Voltaire a été proclamé l’héritier légitime de ses deux illustres devanciers ; on a dit Corneille, Racine et Voltaire, comme on dit Eschyle, Sophocle et Euripide.

Depuis 1830, Voltaire, comme poète tragique, est tombé au rang des Campistron.

Pourquoi ? Comment expliquer un tel contraste ? Comment comprendre une telle décadence après une telle gloire ? Qui a raison, le XVIIIe siècle ou le XIXe ?

Voilà, ce me semble, une question intéressante à étudier, un curieux problème à résoudre, et nous allons en demander la solution à l’analyse attentive de sept tragédies de Voltaire : Œdipe, Brutus, Zaïre, Alzire, Mérope, Mahomet, l’Orphelin de la Chine.

Commençons par la gloire. Ce qui me frappe d’abord dans ces sept ouvrages, c’est le