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Choisissons quelques-unes de ses maximes.

« La fortune exige des soins ; il faut être souple, cabaler, n’offenser personne, et encore, après cela, on n’est sûr de rien ; tandis que, sans aucun de ces artifices, un ouvrage fait de génie emporte de soi-même tous les suffrages, et l’on peut aller à la gloire par son seul mérite. »

En voici qui sont d’admirables cris de sursum corda : « A une grande âme le combat plaît, même sans la victoire. »

« La fortune peut se jouer des efforts des hommes courageux, mais il ne lui appartient pas de faire fléchir leur courage. »

« Un grand malheur peut avoir ses charmes. Les rigueurs du sort élèvent un esprit ferme et l’obligent à ramasser toutes ses forces qu’il n’employait pas. »

Après ces larges coups d’ailes, voici quelques conseils de conduite, que certaines personnes, je le crains bien, ne trouveront pas très pratiques.

« Même si votre fortune est médiocre, faites généreusement et sans compter tout le bien qui tente vos cœurs. »

Quelle expression géniale que ce mot « qui tente vos cœurs ! »