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Paris. Il y arrive en solliciteur : simple capitaine, il venait demander un grade plus élevé dont il se croyait digne. Son amour de la guerre allait-il donc jusqu’à la passion ? Oui, sous une certaine forme et dans une certaine mesure. Lui-même nous apprend qu’il n’avait pas le goût du métier ; les détails de la vie militaire l’ennuient : « Je crois, dit-il, que j’aurais bien fait les grandes choses. Je dédaigne les petites. » Une de ses maximes va plus loin encore : Ma seule crainte, dit-il, est de raser trop timidement la terre. Quand on est né pour la gloire, il faut suivre hardiment son essor. Les grands emplois font les grands talents. »

Où donc l’emporte son essor ? Au plus haut rang. Jusqu’à la chimère ! Il ne rêve pas moins, nous en avons la preuve écrite de sa main, que le titre de général en chef. Concevoir le plan d’une grande bataille ! Gouverner une grande bataille ! Gagner une grande bataille ! Une bataille qui décide du sort de son pays ! Voilà ce qui hante l’esprit de ce tranquille Vauvenargues.

Poursuivons. Repoussé dédaigneusement par le ministre et réduit par sa santé déplorable à quitter le service militaire, il ne peut se