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qui l’a gravée dans mon esprit comme une belle phrase musicale.

C’est sous ces traits que Vauvenargues a passé à la postérité et a vécu pendant plus d’un siècle dans nos imaginations. Il nous représente un jeune sage de la Grèce, marqué de ce signe mélancolique que portent au front les êtres destinés à mourir jeunes.


I

Cent dix ans plus tard, naquit, à une date précise, comme un être réel, le 25 août 1856, le second Vauvenargues, et le court récit de ce fait singulier peut offrir, je crois, quelque intérêt.

L’Académie avait mis au concours, comme sujet du prix d’éloquence de 1856, l’éloge de Vauvenargues.

Parmi les manuscrits soumis à l’examen préalable d’une commission se trouva un numéro 17, dont je fus chargé de faire le rapport.

Ce discours me frappa singulièrement par la nouveauté et la hardiesse de l’idée générale.

L’auteur n’allait pas moins qu’à contredire Voltaire, et à prétendre que sa célèbre phrase