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Ne me faites pas mourir avant le temps, mon père !
Ne me forcez pas à descendre dans le monde souterrain !
Il est si doux de voir la lumière !...


Elle aussi, elle lui parle de leurs épanchements... Mais au lieu de cet affreux dédaigné les faiblesses :

« Assise sur tes genoux, lui dit-elle, je te donnai et reçus de toi de tendres caresses. Tu me disais alors : « Quand te verrai-je, ma fille, vivre florissante dans la demeure d’un heureux époux ? » et je répondais, suspendue à ton cou, pressant ton menton, que je touche encore, « Et moi, mon père, te recevrai-je à mon tour dans la douce hospitalité de ma maison, et rendrai-je à la vieillesse les tendres soins que tu as donnés à mon enfance. »

Ne croit-on pas entendre un père comme nous, faisant avec sa fille... enfant... des châteaux en Espagne pour le temps où elle sera grande... mariée... Enfin, au dernier moment, se contente-t-elle d’invoquer le souvenir de sa mère et même du père de son père ? Non ! Éperdue de terreur, elle fait appel... à qui ?... à son petit frère au berceau.

« O mon frère, supplie mon père de ne pas tuer ta sœur ! Vois, mon père ! vois ! Il t’adresse une muette prière. Dans les enfants même, il