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si contraires, ont-elles pu se fondre, et qu’à produit leur fusion ? c’est ce que nous allons rechercher dans notre seconde partie.


II

Un nombre considérable de tragédies grecques a été transporté sur notre scène dans le XVIIe et le XVIIIe siècle. J’y choisirai seulement cinq exemples. Je les emprunterai tous les cinq à un seul poète antique et à un seul poète français ; notre étude pourra s’appeler la collaboration d’Euripide et de Racine. Nous comparerons les deux Andromaque, les deux Iphigénie en Aulide, les deux Phèdre ; nous y joindrons Esther et Athalie où Racine s’est inspiré du théâtre antique tout entier ; et nous pourrons suivre ainsi, pas à pas, l’alliance de l’art grec et de l’art français dans deux hommes de génie.


Andromaque

Racine, dans Andromaque, doit à Euripide le titre, le sujet, les personnages principaux, et même le pivot de l’action. Seulement en empruntant tout, il a tout transformé. D’une pièce antique, intéressante comme étude de mœurs, mais confuse et violente, il a tiré une