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le verrez bientôt dans tout son éclat ! » Ce mot est caractéristique. Il prouve d’abord que l’élève n’était pas différente de la maîtresse, puisqu’un connaisseur avait retrouvé l’une dans l’autre ; puis ensuite qu’elle avait apporté au rôle quelque chose de personnel qui n’était encore qu’à l’état d’ébauche, mais que Mlle Contat avait deviné, pressenti, ajoutant que le temps se chargerait de polir le diamant, et de le montrer dans tout son éclat. Sa prédiction se réalisa de point en point. Seulement ce ne fut que sept ans plus tard, en 1812, après avoir joué Célimène, que Mlle Mars osa aborder Elmire. Mlle Contat assista et applaudit au triomphe de celle qui la détrônait dans ce rôle.

D’où venait donc ce triomphe ? Quelle modifications profondes l’élève avait-elle donc apportées à la création de son illustre maîtresse ? Qu’y changea-t-elle ?

Elle n’y changea rien !... elle y ajouta !

Dans toute la première partie, elle resta fidèle à la composition de Mlle Contat. J’en puis parler savamment. J’ai vu dix fois Mlle Mars dans Elmire, je lui ai entendu dire le fameux faites-le-moi descendre, c’était Mlle Contat. Elle se contenta seulement d’approprier le rôle à sa nature et à son talent, y mettant plus de