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Quoi ! vous sortez sitôt ! Vous vous moquez des gens.
Rentrer sous le tapis, il n’est pas encor temps,
Attendez jusqu’au bout, pour voir les choses sûres,
Et ne vous fiez point aux simples conjectures.

Orgon :
Non ! rien de plus méchant n’est sorti de l’enfer.

Elmire :
Mon Dieu ! L’on ne doit point croire trop de léger.
Laissez-vous bien convaincre avant que de vous rendre,
Et ne vous hâtez point, de peur de vous méprendre.


Ainsi se termine par un trait de comédie excellent ce rôle qui compte parmi les créations les plus originales de Molière. En réalité, qu’est-ce qu’Elmire telle que Molière l’a conçue et que Mlle Contat l’a rendue ? Éliante, la sincère Éliante, avec vingt pour cent de Célimène.

Arrivons enfin à Mlle Mars. Nous nous bornerons à la solution du petit problème que nous nous sommes posé : La comparaison entre les deux Elmires.

La façon dont Mlle Mars aborda ce rôle est tout à fait charmante. Elle avait vingt-cinq ans. Les rôles d’ingénues formaient jusqu’alors tout son emploi. Elle y était incomparable. Mlle Contat, dont elle était l’élève, l’aimait comme sa fille, voire même un peu comme sa belle-fille, car son fils était amoureux fou de la délicieuse