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CHAPITRE VII

UN CÔTÉ DU GÉNIE DE MOLIÈRE ― TARTUFFE ― ELMIRE


Un des traits les plus caractéristiques du génie de Molière est la complexité de ses personnages.

Nous l’avons vu dans Alceste ; on le voit dans l’Avare. « Faire Harpagon amoureux ! quel contresens, ont dit les critiques. Est-ce que l’avarice n’est pas une de ces passions incendiaires qui dévorent tout le reste dans le cœur qu’elles possèdent ? » Molière a laissé dire, et vous savez quels effets il a tirés de cette prétendue impossibilité. Eh bien ! le personnage de Tartuffe, et surtout celui d’Elmire, nous offrent un exemple plus saisissant encore du goût de Molière pour assembler les contraires, et de son génie pour les concilier.

Tartuffe est peut-être la conception la plus originale, la plus puissante de notre poète. Il