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sa nature. M. Mercier est, avant tout et par-dessus tout, Canadien-Français. C’est un enfant du pays dans toute la force du terme. Tous les sentiments généreux qui remuent l’âme de notre peuple ont un écho puissant dans la sienne. Le peuple l’a senti d’instinct et ne s’est pas trompé. Avant d’être un chef de parti, M. Mercier est un patriote. »

Au physique, M. Mercier est de taille bien prise, au-dessus de la moyenne ; tête bien posée, cheveux noirs, figure intelligente et très agréable, ayant, — comme le dit l’écrivain que je viens de citer, — quelque chose de l’empreinte d’une médaille romaine. Œil vif à s’enflammer, mais le regard généralement calme, profond et lointain du capitaine de vaisseau qui interroge l’horizon. Il vient de fêter le cinquantième anniversaire de sa naissance ; mais il n’accuse pas plus de quarante ans. La voix est sonore, puissante, et porte loin et juste. Le physique est bien le reflet du moral : force et harmonie.

M. Mercier a été bâtonnier-général du barreau de la province de Québec et, deux fois, bâtonnier de la région de Montréal. Il est grand-croix de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, officier de la Légion d’honneur et docteur en droit de l’Université Laval. Et Sa Sainteté Léon XIII vient de lui conférer l’insigne distinction de comte romain ou plutôt de comte palatin, pour lui et ses descendants directs.

Sa carrière, jusqu’ici, est très remplie ; mais il est jeune et plein de force : il peut faire encore de grandes choses, et il les fera.

NAPOLÉON LEGENDRE.
Québec, 15 mai, 1892.