Page:Legendre - Albani (Emma Lajeunesse), 1874.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 71 —

sommes surpris de voir briller plus tard lorsqu’ils ont pu réussir à se traîner jusqu’à un milieu plus appréciateur et plus sympathique. Combien de ceux-là, cependant, ont succombé en route !

Si M. Lajeunesse n’avait pas eu dans l’avenir de sa fille cette foi solide que rien n’a pu entamer, et si la ville d’Albany, — ville moins considérable que Montréal, — ne l’eût pas aidé dans sa tâche, il est probable que la grande cantatrice canadienne serait encore aujourd’hui condamnée à donner, dans une humble médiocrité, ces leçons de musique que nos riches payent en rechignant, quand ils daignent les payer.

Que la gloire de Mlle Albani soit pour nous un sujet d’orgueil, c’est fort naturel ; mais qu’elle soit en même temps une leçon, c’est ce que nous voulons et ce que veulent tous ceux qui aiment fortement notre pays, et qui ont