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morceau comme dans plusieurs autres, on a pu remarquer les admirables tenues de l’artiste et la facilité avec laquelle elle prolonge un son même sur les notes les plus hautes et les plus piano, sans la plus légère vacillation de la voix. Mais l’impression la plus forte a été produite par les accents pathétiques qu’elle a su mettre dans le grand air Ah ! non giunge ! Le succès de la cantatrice a été grand et complet. »

Après avoir répété la Somnambule dans la même semaine, avec un égal succès, Mlle Albani trouva encore des lauriers à cueillir dans la Lucie de Donizetti. Sa manière de rendre ce rôle si difficile qui exige une vigueur et un déploiement de passion extraordinaires, ne fit que confirmer le jugement que le public de Londres avait porté sur la jeune chanteuse. Dès lors, elle eut son droit de cité ; et ses apparitions subséquentes dans les caractères de Marta, de Gilda (Rigoletto) et de Linda di Chamouni furent autant de brillants succès. Et encore l’artiste avait-elle à lutter contre une indisposition prolongée qui lui enlevait une partie de ses forces, et contre les fatigues