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maître était déjà, pour Emma Lajeunesse, un immense encouragement.

Elle le comprit et sut en profiter.

Quelques années se passèrent en études sérieuses, difficiles, sans trêve. Jamais son courage ne faillit un seul instant ; jamais la fatigue ne parvint à terrasser cette frêle créature qui empruntait de sa faiblesse même je ne sais quelle souple et invincible vigueur.

Pendant toute la durée de cet immense travail, cependant, elle avait encore à lutter contre les scrupules de sa conscience qui lui faisaient entrevoir d’une manière saisissante les entraînements de la scène.

On conçoit quel combat terrible dut se livrer dans cette âme que les exigences de l’art entraînaient d’un côté et que sa candeur virginale retenait de l’autre.

À la fin cependant, elle dut céder, et en 1870 elle faisait son début à l’Opéra de Messine