Page:Legendre - Albani (Emma Lajeunesse), 1874.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 36 —

autant de rayons chauds et lumineux qui vont répandre par le monde les lueurs et la flamme du génie.

Elle y trouva, dans sa retraite, Duprez, le roi des ténors, qui se consolait de la perte de sa voix en consacrant au service du talent novice encore les fruits de sa glorieuse expérience.

Le maître vit de suite qu’il avait sous la main un sujet précieux, une future étoile, comme on dit en termes du métier.

— Vos nerfs ne sont pas assez solides pour parvenir avec le piano, lui dit-il, surtout avec le piano comme on le traite de nos jours. Vous êtes née rossignol, suivez les instincts de votre race : noblesse oblige.

La jeune fille a eu foi dans la parole du grand ténor : qui oserait dire, maintenant qu’elle n’a pas eu raison.

Pendant près de deux ans elle suivit avec