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Était-ce une vocation réelle, ou n’était-ce pas plutôt une de ces vagues aspirations, ou cette soif mystique d’un dévouement indéfini qui s’empare du cœur des jeunes filles à un certain moment de leur existence ?

Nous croyons que cette dernière hypothèse est la plus probable ; car, avec le grand fonds de véritable piété que possédait la jeune pensionnaire, si elle eût été réellement destinée à l’état religieux, nous ne doutons pas qu’elle n’eût suivi la voix qui l’appelait.

Elle avait d’ailleurs pour supérieure et directrice la regrettée madame Trincano, dont la science profonde et la vertu éclairée sont encore si présentes au souvenir de la ville de Montréal. Cette femme distinguée n’aura pas manqué de saisir le fond du cœur de sa jeune élève, et ses conseils ont dû la guider dans le choix qu’elle a fait.

Au couvent, Mlle Lajeunesse menait une vie