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sonate de Beethoven, puis, lorsqu’elle en a déchiffré la moitié, je ferme le livre ; elle continue alors à improviser dans le même style d’une manière étonnante.

Sa mémoire musicale était prodigieuse. Souvent, en faisant sa promenade, elle entendait jouer, par la musique militaire, un morceau qui la frappait. Elle l’écoutait, tout en causant, puis, revenue chez elle, elle écrivait la pièce d’un bout à l’autre pour le piano ou la harpe, et la jouait sur son instrument.

M. Lajeunesse, lorsque sa fille eut acquis une certaine habileté, allait, de temps à autre, avec elle, dans les principaux villages des environs de Montréal, donner des concerts. Elle chantait, jouait le piano, la harpe et l’harmonium ; lui se chargeait de la partie de violon.

Sur tous ses programmes, il y avait une note qui invitait le public à présenter, entre la