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niste populaire, a aussi été souvent, pour Mlle Lajeunesse, la confidente de ces gros chagrins que nous avons tous ressentis, et ses caresses maternelles ont bien des fois remplacé les baisers de celle qui n’était plus. Nous ne pouvons résister au désir de raconter ici une ou deux anecdotes qui peindront d’une manière plus frappante l’enfance et le caractère de la jeune virtuose.

La profession de M. Lajeunesse l’appelait souvent en dehors de la ville, dans certains villages où il allait de temps à autre accorder ou réparer les instruments. Il ne partait jamais sans faire à sa fille les plus minutieuses recommandations sur l’emploi du temps pendant son absence.

Or, un jour, il devait partir à deux heures pour Vaudreuil. Emma avait préparé avec soin la malle de son père, ce qui ne l’avait pas d’ailleurs tellement absorbée qu’elle n’eût eu