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de la Tour de Turenne, comtesse de Tournon. Fille de François de la Tour d’Auvergne, premier du nom, vicomte de Turenne, comte de Roussillon, baron d’Ohergue, et d’Anne de la Tour ou de Boulogne, sa seconde femme, elle épousa, en 1553, Just II de Tournon. Elle perdit, le 20 novembre 1563, son mari, qui mourut à Naples. Dix enfants, dont cinq décédèrent en bas âge, naquirent de cette union. Citons : Just III, gentilhomme de la Chambre du roi ; Louis, qui fut d’Église ; Claude, mariée à Philibert de Rye, seigneur de Balançon, gouverneur pour le roi d’Espagne au comté de Bourgogne ; Madeleine, mariée à Rostaing Cadar Dancezune, seigneur de Caderousse, et enfin Hélène, qui mourut à Liège, non mariée. C’est l’héroïne de l’aventure racontée par la reine Marguerite.

La haute intelligence, l’esprit de résolution et surtout la vaillance de Mme de Tournon lui acquirent un prestige singulier. À deux reprises différentes, elle dirigea avec éclat et avec un succès complet la résistance de la ville de Tournon, assiégée par les protestants en 1567 et en 1570. Ces deux défenses, au cours desquelles Claude manifesta une décision et un courage dignes d’admiration, la rendirent célèbre en son temps. La première de ces luttes fut chantée en vers latins par un poète contemporain, Jean Villemin[1]. Professant un goût éclairé

  1. Historia Belli quod cum Hœreticis rebellibus gessit anno 1567 Claudia de Turenne, Domina Turnonia, etc. Auctore Joanne Villemino, Paris 1569. (4o) Voir aussi Lenglet du Fresnoy, L’Histoire justifiée contre les romans. Amsterdam 1735, p. 240-1, et L’Histoire généalogique de la très illustre Maison des Comtes de Tournon, par Paul Sevin, 1669. Ce
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