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On a fini par comprendre que, de même que la « Réforme » avait pour conséquence logique de dégager l’esprit humain des affirmations dogmatiques se prétendant supérieures à toute critique, de même aussi, la Révolution, à peine de devenir un indéchiffrable logogriphe, ne peut être autre chose que l’incessante revendication pour l’individu de son autonomie, c’est-à-dire du gouvernement absolu de ses facultés, non seulement dans leur satisfaction propre, mais surtout dans leurs rapports avec celles d’autrui ; — qu’enfin la Révolution n’a qu’un objet : la complète restitution à l’individu de ses droits naturels, si bien précisés par la Déclaration des Droits, et dont, sous prétexte de salut social, il a été successivement dépouillé au bénéfice du principe d’autorité.

Mais il ne suffit pas d’affirmer l’autonomie, il faut encore savoir à quelles conditions elle se peut réaliser.

Pour devenir une vérité, pour passer de l’abstraction à l’état de fait, deux suppressions lui sont indispensables :

La suppression du gouvernement — du pouvoir — dans l’ordre politique ; celle du salariat, dans l’ordre économique.

Or, cette double suppression ne se peut accomplir que par le triomphe de l’idée communaliste, en qui s’est comme incarnée la Révolution sociale — la seule légitime — la seule qui nous intéresse.

Pénétrés du droit que chacun possède de coopérer, dans la mesure de ses forces, à l’œuvre entreprise depuis la fin du dernier siècle, par ceux qui revendiquèrent alors l’affranchissement de l’homme, nous tenterons de démontrer comment, sans une reconsti-