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NOTRE BUT[1]




Il semble tout d’abord qu’une revue socialiste portant le titre « La Commune » n’ait guère besoin d’expliquer à ses lecteurs le but qu’elle se propose.

Cela est cependant indispensable, en présence de la mauvaise foi de la presse bourgeoise de toutes couleurs et de tous pays, combattant les légitimes revendications du Travail contre le Capital ; des exploités contre les exploiteurs.

Avec son habituelle perfidie, en effet, profitant de ce que quelques niais ou quelques intrigants ont tenté de ridicules démarches auprès de certains princes en disponibilité, pour mener à bonne fin leurs combinaisons plus puériles encore que malpropres[2], la presse bourgeoise, surtout la presse républicaine, dans sa rage contre les socialistes, n’a jamais manqué l’occasion, depuis juin 1848, de leur jeter à la face l’épithète injurieuse de Césariens ou de Bonapartistes, ce qui est tout un.

Cette calomnie de toutes pièces a fait d’autant mieux son chemin qu’elle est une arme commode à l’usage de ceux qui, se disant libéraux et même

  1. « La Commune, revue socialiste », no 1, avril 1874.
  2. Il s’agissait en ce temps d’intrigues imaginées par un certain Albert Richard, internationaliste lyonnais, et quelques-uns de ses amis, pour tenter de rallier les forces socialistes, dont ils prétendaient grotesquement disposer, à certains tripoteurs de restaurations monarchiques où napoléoniennes, et dont les projets faisaient alors grand bruit.