Page:Lefrançais - La Commune et la révolution, 1896.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 28 —

on peut supposer que les mandats seront rédigés dans des termes différents et, peut-être aussi, contradictoires, tant sur les questions organiques que sur les questions de principes. Comment trancher les différends, personne n’ayant pouvoir de le faire ? Les électeurs eux-mêmes ? À quoi bon alors le député, devenu un simple facteur, chargé de déposer sur la tribune les cahiers ou votes directs et formels de ses mandants ?

Nous voilà ainsi revenus, par la force des choses, à l’action directe et permanente de la souveraineté des électeurs, c’est-à-dire à la négation du gouvernement par voie législative et parlementaire.

Si nous transférons le mandat impératif au pouvoir exécutif — ce qui est de conception plus facile — on transforme du coup le gouvernement en un simple rouage administratif, sans autorité ni initiative, chargé seulement d’exécuter avec plus ou moins d’intelligence les décisions arrêtées par la masse électorale, c’est-à-dire par le peuple lui-même. Mais alors le principe d’autorité cède le pas, précisément, à l’ordre de faits organiques conçu par les communalistes, ainsi que nous le verrons plus loin.

Or, puisqu’il est constaté par les républicains les plus radicaux que la démocratie ne sera qu’une fiction, tant que le rouage gouverne-