Page:Lefrançais - La Commune et la révolution, 1896.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 25 —

« On portait atteinte à la majorité de la souveraineté populaire ! » On avilissait le sublime mandat du député, qu’on faisait « entrer à l’Assemblée portant au front le flétrissant stigmate de la méfiance ». « On violait la conscience du député ! »[1]. — Nous en passons et des meilleures.

En quoi donc, au fond, ce mandat précis serait-il plus humiliant, je vous prie, pour messieurs les députés, que ne l’est un mandat de même sorte en matière civile, pour un chargé d’affaires ?

Toutes ces déclamations contre l’immoralité prétendue du mandat politique impératif, déclamations ayant très bien cours encore dans certaines républiques très radicales même, toutes ces déclamations n’ont point de quoi nous toucher ; aussi n’est-ce pas de ce côté qu’il faut envisager ce mandat, pour le soumettre à une sérieuse critique, mais bien au point de vue de sa valeur propre et de sa mise en pratique.

Si nous nous en tenons à la définition que nous en avons donnée plus haut, voyons à quoi aboutit, en réalité, le mandat impératif. Peut être alors nous convaincrons-nous que ce n’est, là encore, qu’un nouveau trompe-l’œil,

  1. Ainsi s’exprimait à l’Alcazar — en mai 1869 — le puritain, l’austère Ernest Picard, devant les électeurs le sa circonscription.