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le principe autoritaire qui leur est commun avec tous les autres partis politiques plus ou moins libéraux : édifier un gouvernement fort, sous le contrôle direct et permanent des gouvernés.

Sans nous arrêter à relever la contradiction flagrante existant entre l’idée d’un gouvernement fort et pourtant sans cesse contrôlé, il nous faut examiner ce qu’il y a au fond du mandat impératif, si préconisé depuis plusieurs années par les démocrates radicaux et même par une grande partie des républicains socialistes[1].

Qu’est-ce donc en somme que le mandat impératif ?

C’est le mandat à termes nettement définis, donné par l’électeur à son mandataire et en dehors duquel ce dernier ne peut ni se mouvoir ni transiger, à peine de forfaiture et de déchéance, sans compter les responsabilités qu’il encourt envers ses mandants.

On se rappelle, je suppose, de quelles clameurs cette conception fut accueillie par les plus farouches républicains de 1848 se présentant aux élections de 1869. À l’exception de Rochefort — un nouvel arrivant — tous le rejetèrent avec la plus vive indignation.

  1. Il va sans dire que, comme bien d’autres, j’ai d’abord cédé à l’attraction des alléchantes promesses que semblait renfermer la théorie du mandat impératif.