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faut chercher les assises nouvelles de cet ordre social et examiner si elles se peuvent accommoder des formes politiques actuelles.

Nous ne le croyons pas.

Nous pensons, au contraire, que cette reconstitution, pour être durable, a besoin de s’édifier sur un plan absolument nouveau, et que ce plan, c’est la commune libre et autonome comme l’individu, ne relevant que d’elle-même dans tout ce qui la concerne essentiellement.

Nous allons essayer de le démontrer.

iv

Toute la portée du mouvement révolutionnaire du dernier siècle, on ne saurait trop le répéter, se résume dans cette affirmation d’une lumineuse simplicité : la société est faite par et pour l’individu, et non l’individu pour la société. — Du jour où cette vérité a été acclamée, c’en a été fait de la « Raison d’État », dont s’abritaient toutes les iniquités sociales.

Interrogez, en effet, le plus arriéré des conservateurs de l’ordre bourgeois ; demandez-lui s’il ne considère pas comme sacré le droit de disposer de lui-même, de s’associer à qui bon lui semble, de constituer sa famille à son gré, d’échanger sa pensée avec qui lui convient,