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jacobin, on ne saurait nier aujourd’hui qu’ils ne fussent plus près que leurs adversaires, les Montagnards, du but poursuivi par la Révolution.

Mais, là encore, les partisans du Communalisme n’ont point à regretter la chute des Bourgeois fédéralistes, tout autant soucieux que les Jacobins de maintenir leur suprématie sur ceux qu’ils avaient classés, de par la Constitution de 1791, comme citoyens inactifs, c’est-à-dire ne jouissant d’aucun droit politique, comme « ne possédant rien ».

Si, du Fédéralisme girondin, nous passons aux Républiques fédérales d’Amérique et de Suisse, on ne voit, en définitive, dans ces organisations, que le transfert à chacun des États ainsi fédérés de toutes les attributions gouvernementales et autoritaires sur lesquelles reposent les États centralistes, rien de plus. Qu’ils soient en mode centraliste ou en mode fédéraliste, les rapports de gouvernés à gouvernants n’y ont rien d’essentiellement différent.

Autant enfin qu’on en puisse juger à distance, le mouvement cantonaliste espagnol, dont Carthagène vient d’être l’héroïque centre[1], n’aurait abouti qu’aux mêmes erre-

  1. Révolution cantonaliste dite de « la main noire », 1873