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combat, de dévouement et de supplices qui ne lui est jamais refusée en pareil cas[1]. Mais alors, comme aujourd’hui, il ne récolta de son concours que la haine implacable et l’injurieuse méfiance de ceux-là seuls qui en profitèrent.

Lorsque, quatre siècles plus tard, éclata la Révolution, la bourgeoisie, devenue souveraine, se partagea en deux camps : les Fédéralistes (Girondins) ; les Centralisateurs (Jacobins).

Les derniers, après avoir appauvri sans relâche l’énergie révolutionnaire, par l’élimination successive de tous leurs adversaires, plus ou moins libertaires, disparurent à leur tour, victimes de leurs théories autoritaires qui les devaient fatalement, de dictature en dictature, ramener à une monarchie plus despotique encore que celle de Louis xiv.

Or, tout en admettant que la sincérité des Girondins fût des plus discutables et en reconnaissant que leur Fédéralisme n’eût en vue, d’ailleurs, que de restituer aux assemblées provinciales la part de puissance gouvernementale qu’ils voulaient arracher à l’État

  1. Le fameux Étienne Marcel, le Prévôt de Paris, dont la mémoire est demeurée si chère aux bons bourgeois radicaux de nos jours, ne leur ménagea pas cette part de supplices, dans la guerre atroce qu’il fit aux Jacques, de concert avec son digne allié, le féroce roi de Navarre.