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explications au gouvernement et de lui signifier qu’à aucun prix Paris ne consentirait à un armistice dans de semblables circonstances.

Dès onze heures du matin, et malgré une pluie glaciale et pénétrante, de nombreuses délégations de la garde nationale et des réunions populaires stationnaient sur la place de l’Hôtel-de-Ville, demandant à grands cris l’armement général et sans exceptions de tous les citoyens valides, la levée en masse et les élections communales, déjà trois fois décrétées par le gouvernement et trois fois ajournées, sous prétexte que les préoccupations du siège rendaient les élections impossibles.

Parmi certains bataillons qui des premiers s’étaient rendus à l’Hôtel-de-Ville, on remarquait surtout le 116e ayant à sa tête le commandant J. A. Langlois[1], qui depuis… mais alors !

Ces députations, reçues d’abord par le maire de Paris, Et. Arago, maire imposé le 4 septembre, obtinrent de ce dernier la promesse formelle que ni lui, ni les maires d’arrondissement qu’il avait nommés ne consentiraient à un armistice, et que, quant à lui, maire de Paris, il se ferait plutôt tuer sur les marches de l’Hôtel-de-Ville que de jamais manquer à cette promesse ; enfin, tout ce que peut dire un magistrat dans ces circonstances.

Les députations devenues de plus en plus nombreuses et exigeantes, il fallut enfin qu’un membre du gouvernement se décidât à se montrer, et ce fut le citoyen J. Simon qu’on chargea de la pénible et misérable mission de venir mentir au peuple.

Monté sur une chaise, il jura solennellement que jamais la Défense n’avait songé à rendre Paris, que Paris devait se défendre jusqu’au bout et que l’armistice proposé, mais non demandé (mensonge indigne, il le

  1. L’un des signataires de l’invitation des socialistes aux députés de la Seine en 1869 — maintenant adorateur fervent de la politique de M. Thiers !