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nous retirer sans avoir pu obtenir la moindre promesse au sujet de notre mission.

La lettre ultérieurement écrite au citoyen Serrailler, par Karl Marx, l’inspirateur principal de la section allemande de l’Internationale, au sujet des élections du 8 février, et dans laquelle il critique avec une certaine amertume l’intervention de la section française dans ces élections, témoigne suffisamment qu’à tort ou à raison, l’Internationale était alors peu disposée à se mêler de politique active.

Cette digression, nous le répétons, était nécessaire avant de commencer le récit des événements du 31 octobre, pour démontrer que l’Internationale n’y eut point la part que les journaux prétendirent depuis mettre à sa charge.

Dès le matin donc du 31 octobre, après la lecture des affiches annonçant la reddition de Metz et l’annonce d’un armistice qui avait tout l’air d’un préliminaire de paix inavouable, de nombreux groupes se formaient et la conduite du gouvernement Trochu-J. Favre y était sévèrement qualifiée.

L’émotion gagna de proche en proche et les chefs des bataillons de la garde nationale des quartiers populaires se réunirent pour aviser.

D’un autre côté, les journaux étaient presque unanimes à critiquer vivement — à propos de la reprise du Bourget par l’ennemi — les combats partiels toujours inutilement livrés et suivis de « retraites en bon ordre » dont les résultats les plus nets étaient, outre les pertes douloureuses essuyées par les combattants et l’affaiblissement des corps auxquels ils appartenaient, une lassitude et un découragement menaçant de gagner toute l’armée et la mobile qui en supportaient le poids.

Enfin, les Comités de vigilance étaient convoqués dans leurs arrondissements respectifs et nommaient des délégués spécialement chargés de demander des