Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 91 —

de substituer l’initiative des groupes et des idées à celle d’individualités plus ou moins avides de pouvoir, mais généralement dépourvues de toute conception politique et économique nouvelle.

Il était temps, ajoutions-nous alors, que la révolution fût faite par le peuple et sous forme d’anonymat, afin de couper court aux ambitions individuelles et malsaines. Seules, selon nous, l’Internationale et la Fédération ouvrière étaient capables de réaliser la Révolution sociale dont l’avènement de la Commune, de jour en jour plus probable, allait donner le signal.

Tout en reconnaissant la justesse de cette façon de voir — commune d’ailleurs à tous les républicains-socialistes et que nous n’avions fait que traduire devant elle, — la Commission, à la presque unanimité, déclara qu’il n’y avait pas lieu pour l’Internationale et les Chambres syndicales ouvrières de se mêler directement à des événements encore trop incertains et dans lesquels ces sociétés pouvaient compromettre leur existence. Qu’elles avaient en vue de s’occuper uniquement des réformes sociales économiques et que, en tant que groupes, l’Internationale et la Fédération devaient s’abstenir soigneusement de toute ingérence dans l’action purement politique. Chacun des membres conservant du reste le droit d’y participer individuellement dans la mesure qu’il jugerait convenable.

En vain nous objectâmes que c’était tomber dans les errements des anciennes écoles socialistes, s’imaginant qu’on pouvait scinder la vie des sociétés et obtenir l’émancipation des travailleurs même sous une monarchie ; en vain nous nous efforçâmes de démontrer que, sous peine de ne pas être, le socialisme devait être une politique ayant pour base essentielle la négation même de l’idée monarchique, nous nous heurtâmes à une résolution bien arrêtée et que fortifièrent les observations de certains des membres les plus influents de l’Internationale présents à cette séance, et nous dûmes