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sions tirées de la Commune et composées de capacités spéciales.

Activité, énergie, contrôle facile et incessant, économies réalisées et enfin sincérité dans la défense, tels eussent été les éléments de succès certain qu’auraient sans nul doute procurés l’élection et la substitution de la Commune à un gouvernement reconnu impuissant.

Malheureusement, les défiances de la bourgeoisie envers le peuple, défiances soigneusement attisées chaque jour par la presse vendue au Provisoire, et qui continuait l’œuvre malsaine pour laquelle l’empire l’avait créée, empêchèrent l’entente commune, au moins sur le terrain du seul patriotisme et des moyens de sauver Paris, et l’idée communaliste fut absolument repoussée par le parti bourgeois.

Après l’échec du 8 octobre, les événements se précipitèrent à ce point qu’on put calculer le moment où l’Hôtel-de-Ville aurait à subir un assaut plus formidable, le mécontentement allant croissant, et il ne fallut pas une bien grande perspicacité à l’ennemi assiégeant, trop bien renseigné sur la situation par ses espions, pour pressentir ce qui allait se passer.

Vers le 26 octobre, d’inquiétantes rumeurs circulaient dans Paris. On se disait que la reddition de Strasbourg et de Toul n’étaient pas les seuls malheurs que nous eussions à déplorer et qu’un plus grand encore venait nous frapper de nouveau : Metz, la plus importante de nos places fortes dans l’Est ; Metz, l’imprenable, venait de capituler, et l’immense garnison qu’elle contenait (270,000 hommes, compris la garde nationale) s’était rendue aux Prussiens avec armes et bagages ! Le corps de Bazaine, dernière ressource qui nous fût restée de l’ancienne armée impériale, disparaissait, laissant le Nord et l’Est à l’entière discrétion de l’ennemi !

Et le mot de trahison courait sur toutes les lèvres.

Il était donc dit qu’aucun de ces généraux de l’em-