Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 81 —

exceptionnelles, conseils de guerre, cours martiales et autres, devant lesquelles et pour les moindres fautes, même de simples marques d’indépendance politique, tout garde national pouvait être traduit. Après lui, son successeur, le général Clément Thomas, absolument étranger à l’art militaire et que la camaraderie seule avait placé à ce poste important, mit tous ses soins à tenter d’avilir cette même garde nationale par d’injurieux ordres du jour demeurés célèbres.

La fraction civile du gouvernement ne demeura pas inactive non plus, et M. Jules Favre et ses collègues s’employèrent également à énerver Paris.

Circulaires aussi plates que pompeuses aux agents diplomatiques, dans lesquelles on implorait niaisement le bon vouloir et l’intervention amicale des souverains de l’Europe, auxquels on affirmait que la République n’était pour la France qu’un inévitable pis-aller. Génuflexions viles et larmoyantes auprès du ministre Bismarck à Ferrières, rien ne fut épargné pour inculquer aux Parisiens le sentiment de leur faiblesse et de leur chute fatale.

Enfin l’administration, elle aussi, s’empressa de jouer son rôle dans l’affaire et, de parti pris autant que par incapacité, aucune des précautions les plus ordinaires ne fut observée pour assurer à Paris les subsistances dont il avait besoin pour soutenir un siège compliqué de toutes les difficultés qu’allait faire surgir l’hiver qui s’approchait.

Grand nombre de convois de bétail, de fourrages et de combustibles ne purent entrer dans Paris, parce que ceux qui les avaient amenés manquaient de l’argent nécessaire pour en payer les droits à l’octroi qui ne fut supprimé que le 14 ! c’est-à-dire juste au moment où l’ennemi investissant de Paris, s’emparait alors de ces convois.

Il n’est pas jusqu’aux denrées des maraîchers des environs de Paris qui furent en partie perdues, parce qu’on s’opposa à leur enlèvement par voie de réqui-