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Déclarer en même temps hors de toute atteinte législative le droit d’écrire, de parler, de se réunir et de s’associer ;

Voilà pour les questions de principes et d’avenir démocratique.

Exproprier les denrées de première nécessité au bénéfice de la population de Paris tout entière et assurer le logement à celle-ci, c’était à la fois équitable et habile puisque c’était garantir complétement à la défense tous les citoyens valides, désormais libres de préoccupations quant aux besoins de leurs familles. C’était encore justice, puisque tout travail autre que celui concourant à la défense était interrompu ; l’échange, naturellement suspendu, par suite de l’investissement qui supprimait la liberté des transactions, et tout paiement forcément ajourné, la circulation monétaire entre Paris et le monde entier étant arrêtée.

Il n’y avait dès lors aucune raison valable, ni en droit, ni en morale, pour que le commerçant prétendît à autre chose qu’à être remboursé du prix de revient de ses marchandises et pût prélever un bénéfice dont le taux s’élèverait d’autant qu’il deviendrait moins possible de se soustraire à sa rapacité.

Quant aux droits des propriétaires, il était non moins évident que l’interruption forcée dont la production était atteinte, et la suspension de toute opération commerciale, grévant le revenu des industriels et des commerçants et supprimant le salaire des ouvriers, créaient une situation atteignant tout le monde. C’était là un cas de force majeure, auquel nul ne pouvait prétendre échapper et qui devait frapper la propriété aussi bien que toute autre source de revenus.

En invitant enfin le gouvernement à utiliser à la défense toute la partie de la population qui, hors d’état de porter les armes, avait pourtant assez de forces et de santé pour être employée soit aux terrassements, soit à d’autres travaux d’utilité générale, c’était indi-