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nement de la Défense. Mais il était alors évident que, pour obtenir un tel résultat, il fallait en ce cas se hâter de faire rentrer par voie de réquisitions toutes les denrées qui se trouvaient encore dans les campagnes avoisinant la ville, ce qui était d’ailleurs de toute équité, leurs habitants étant venus se réfugier dans nos murs et ayant ainsi augmenté le nombre de bouches à nourrir.

Puis et afin d’assurer aux combattants et à leurs familles les moyens d’existence qu’ils ne pouvaient plus trouver dans le travail, occupés qu’ils devaient être à la défense commune, la justice et le bon sens exigeaient que tous eussent part égale à la répartition des ressources alimentaires accumulées à cet effet.

Il fallait à tout prix, non seulement dans l’intérêt de la morale publique, mais aussi dans celui île la défense même, empêcher qu’on ne vît le spectacle scandaleux de gens pouvant se procurer à prix d’or les moyens de vivre luxueusement et d’une façon excessive, tandis que le plus grand nombre des citoyens n’obtiendraient qu’à grand peine, et au prix d’indicibles souffrances, une insuffisante et malsaine nourriture, sans même se pouvoir procurer le combustible indispensable pour l’apprêter.

Dans la prévision que cela ne manquerait pas d’arriver quelque jour et ne voulant pas que le gouvernement pût alors se retrancher derrière son ignorance des faits, le Comité central de la Corderie soumit à l’Hôtel-de-Ville le programme suivant qui, aux frais de ce comité, fut affiché dans toutes les rues :

LE COMITÉ CENTRAL RÉPUBLICAIN

des vingt arrondissements

AUX CITOYENS DE PARIS.


Citoyens,

Le 5 septembre, dès le lendemain de la proclamation de République, un grand nombre de citoyens proposaient la constitu-