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Pour qu’ils se pussent réellement dire les représentants de leur arrondissement, il eût fallu que les réunions populaires qui les avaient élus n’eussent été composées elles-mêmes que de citoyens appartenant à l’arrondissement, plus encore, au quartier même dans lequel se tenaient ces réunions et que, sans prétendre imposer la condition de domicile à l’élu, celui-ci fût du moins assez connu pour que son élection fût entourée de toutes les conditions de capacité et de conformité de vues avec l’électeur, de nature à établir de sérieux liens entre les comités et l’arrondissement.

Il n’en fut malheureusement pas ainsi, et, faute des plus simples précautions de contrôle et d’un ordre administratif qui fait trop fréquemment défaut aux réunions populaires, celles-ci furent envahies par des personnes étrangères à l’arrondissement où elles faisaient fonctions électives, et les membres des comités, élus ainsi, ne purent être considérés comme les véritables délégués de l’arrondissement qu’ils étaient censés représenter.

Cependant et malgré leur origine défectueuse, les comités de vigilance et leur Comité central n’en servirent pas moins dans une mesure considérable, par leurs résolutions successives, à indiquer les fautes réitérées du gouvernement, à en prévoir les résultats et à inviter les citoyens à y pourvoir.

Au point de vue de la défense, l’objectif, pour le gouvernement et la population parisienne, était de soutenir le siège assez longtemps pour que la population armée des départements eût le temps d’accourir au secours de Paris et, enserrant à leur tour les assiégeants, de prendre ceux-ci entre les feux de l’armée de secours et ceux des fortifications.

Que ce plan fût réalisable ou non ; qu’il méritât ou non l’approbation des hommes spéciaux, nous n’avons point à le discuter ici. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il était généralement préconisé — à tort ou à raison — par la population parisienne et le gouver-