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CHAPITRE II.

Du 4 septembre au 31 octobre.


La Gauche hésite. — Trochu et son serment. — Les Arago à l’Hôtel-de-Ville. — L’écharpe rouge. — Les hommes de la Défense. — Suspicions qu’ils inspirent. — L’Internationale à la Corderie le soir du 4 septembre. — Délégation ouvrière à l’Hôtel-de-Ville. — Réponse de Gambetta. — Nécessités de la situation. — Comités de vigilance. — Comité central de la Corderie. — Investissement de Paris. — Impéritie de la Défense. — Le programme de la Corderie. — La Patrie en danger. — Les socialistes calomniés par la Défense. — Le 8 octobre. — Première manifestation communaliste. — Mensonge du gouvernement à propos de Metz. — Il pousse à l’assassinat de Félix Pyat. — Metz s’est rendu. — Le Bourget. — M. Thiers à Paris. — Projet d’armistice. — Colère des Parisiens.

Le samedi soir, 3 septembre, les rues de Paris, et surtout les anciens boulevards, regorgeaient de monde et, malgré la présence de nombreuses escouades de sergents de ville et de gardes de Paris, des groupes considérables se formaient, où la déchéance de l’empire et la proclamation de la République étaient déclarées d’urgente nécessité.

Les bureaux du Siècle étaient encombrés de visiteurs venant chercher des nouvelles, avides de savoir ce que la gauche parlementaire avait enfin décidé, et allant reporter au dehors les renseignements d’ailleurs très-vagues qu’ils pouvaient obtenir à cet égard.

La gauche, même la fraction la plus radicale, hésitait à prendre une résolution décisive.

Craignant les aspirations socialistes des ouvriers