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tres de la République de 1848 ne rougirent pas de s’abaisser en lui promettant leur entier dévouement, et témoignant par là qu’ils préféraient confier le salut public au premier venu, pourvu qu’il portât éperons et épaulettes, plutôt que de faire appel aux énergies populaires dont ils redoutaient la puissance, dans la crainte que celle-ci ne s’affirmât aux dépens de leurs ambitions gouvernementales.

Leurs calculs mesquins ne réussirent que trop, hélas ! pour l’honneur de la République et le salut de la Patrie !

La néfaste nouvelle de la trahison de Sédan arriva à Paris le 3 septembre dans la soirée et il fut avéré pour les moins clairvoyants que la journée du lendemain ne s’écoulerait pas sans que la chute de l’empire devînt un fait accompli.

Mais grâce au défaut de courage et de sincérité des représentants officiels de l’idée républicaine, le jour qui se préparait, loin d’être la date glorieuse de la réhabilitation de la France, démoralisée par vingt années d’un régime énervant, cette date ne devait être que le point de départ de nouvelles douleurs et de nouvelles hontes pour le pays !