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XXII

CIRCULAIRE

mairie du ive arrondissement.
écoles gratuites.


Aux familles de l’arrondissement.

La somme des connaissances humaines est un fonds commun dans lequel chaque génération a le droit de puiser, sous la seule réserve d’accroître le capital scientifique accumulé par les âges précédents au bénéfice des générations à venir.

L’instruction est donc le droit absolu pour l’enfant, et sa répartition un devoir impérieux pour la famille, ou, à défaut, pour la société.

Seule, l’instruction rend l’enfant, devenu homme, réellement responsable de ses actes envers ses semblables.

Comment, en effet, exiger l’observation des lois, si les citoyens n’en peuvent pas même lire le texte ?

L’enseignement, nous le répétons, est le premier devoir de la famille et de la société, si celle-là est impuissante à y pourvoir.

Mue par ces principes indiscutables, la Commune de Paris organisera l’enseignement public sur les bases les plus larges possibles.

Mais elle a dû d’abord veiller à ce que désormais, la conscience de l’enfant fût respectée, et rejeter dans son enseignement tout ce qui pourrait y porter atteinte.

L’école est un terrain neutre, sur lequel tous ceux qui aspirent à la science se doivent rencontrer et se donner la main.

C’est surtout dans l’école qu’il faut apprendre à l’enfant que toute conception philosophique doit subir l’examen de la raison et de la science.

La Commune ne prétend froisser aucune foi religieuse, mais elle a pour devoir strict de veiller à ce que l’enfant ne puisse à son tour être violenté par des affirmations que son ignorance ne lui permet point de contrôler ni d’accepter librement.

Nous avons donc écarté des écoles publiques de l’arrondisse-