Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/476

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XV

CIRCULAIRE DE M. THEISZ


Un fait inouï vient de se produire.

Un service public, relevant directement des citoyens, et qui ne pouvait excuser son privilège que par la garantie qu’il devait assurer dans toutes les relations commerciales, a été indignement sacrifié à des questions d’intérêt purement politique.

Le service des postes est, depuis quelques jours, systématiquement désorganisé par ceux qui avaient accepté le mandat de le diriger.

On a privé Paris de toute communication avec la province, sans se soucier des intérêts qu’une semblable résolution a compromis à la veille de l’échéance d’avril.

À qui incombe la responsabilité d’un pareil acte ! Nous en appelons à la conscience publique !

Dans une première entrevue, M. Rampont, ex-directeur général des postes, actuellement en fuite, nous avait demandé l’envoi de deux délégués choisis par le Comité central de la garde nationale pour contrôler sa gestion jusqu’à ce que la Commune, dont il reconnaissait l’autorité, fût régulièrement constituée.

Cette proposition, qui nous parut de nature à écarter tout malentendu entre républicains, devait être prochainement soumise à la Commune. Sans tenir compte des engagements pris, il ne voulut pas attendre et le 30, dans la journée, la Commune fut instruite que toutes les dispositions étaient prises pour interrompre le service des postes à Paris.

M. Rampont, engagé par sa parole, par sa proposition, a abandonné furtivement son poste, et un ordre anonyme, affiché dans les cours de l’hôtel, a imposé aux employés de quitter immédiatement leurs fonctions.

Les faillites, la ruine que cet acte pouvait provoquer, peu im-