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de faux. Jeanne Charmont n’était, à l’égard de son mari, qu’en rupture de ban, et l’on a pu remarquer que cette femme, qui affectait une très grande dévotion, s’est constamment tenue à l’écart de tous les faux que vous avez commis. Or, si elle eût été présente à l’acte de mariage de sa fille, on aurait pu, de question en question, arriver au sieur Vernier, et dévoiler les mystères de la succession O… Vous avez senti le danger ; pour l’éviter, vous avez du même coup supprimé la femme et son mari, le père et la mère  !

Cet acte n’est pas seulement une manœuvre compliquée de faux destinée à vous enrichir, c’est encore un mariage nul, puisque le père légal n’y a pas consenti. Et qu’arriverait-il, je vous le demande, maître Favre, si l’un de vos émules s’avisait de reconnaître par devant notaire, les enfants qui peuvent naître de cette union ?

Dés longtemps, je le sais, vous avez eu le soin de faire répandre le bruit de la mort du sieur Vernier ; mais cette autre manœuvre est aussi mensongère que les précédentes. En voici la preuve :


DIXIÈME PIÈCE

Mairie de la Ville d’Alger.

Alger, le 10 septembre 1869.

M…, je m’empresse de vous faire connaître que le nommé Vernier Louis-Adolphe, courtier maritime, dont vous me demandez l’acte de décès, est parfaitement vivant et qu’il n’est même pas dans un état de santé qui puisse faire présumer sa fin prochaine.

Si vous prétendez que cette lettre a été fabriquée avec du papier volé à l’Hôtel-de-Ville, au moins ne pourrez-vous pas dire que c’est par les auteurs de l’attentat du 31 octobre. Néanmoins, comme il pourrait vous arriver de risquer un démenti indigné, ainsi que vous savez si bien les donner, j’ajoute deux documents :


ONZIÈME PIÈCE.

(Extrait d’une lettre écrite d’Alger en juin 1870.)

L’époux de Mme Jules Favre est ici, et ses habitudes le portent à marcher en zig-zag dés le matin. Quand il a soif, il écrit