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de lui déclarant et de Mademoiselle Jeanne Charmont, âgée de 37 ans, résidant dans la maison sus-désignée, non mariés.

Auquel enfant M. Jules Favre déclare donner les prénoms de Marie-Jean-Baptiste-Louis-Jules, etc.

Ainsi, vous ne vous bornez plus, comme dans l’acte précédent, à supprimer l’état d’un enfant légitime, vous donnez à celui-ci l’état d’enfant adultérin. Il ne vous suffit plus de dire que l’enfant de la femme de Vernier n’a point de père, vous lui attribuez un père autre que le mari de la mère.

On le voit, nous marchons sur une route qui semblé à chaque étape ornée d’une nouvelle manœuvre compliquée de faux ; et n’était la différence résultant de votre élévation politique, qui vous permet d’employer les colonnes de l’Officiel, les murailles de Paris, et la servilité de votre commis à la préfecture de police, il n’apparait pas que vous ayez fait de nouveaux progrès dans cet art où vous vous étiez déjà montré si habile, longtemps avant la fameuse nouvelle que vous avez imaginée pour les besoins du plébiscite et de vos rancunes.

Mais nous sommes encore loin du but. Jusqu’ici nous n’avons trouvé que des manœuvres compliquées de faux, nous allons les voir compliquées d’escroquerie.

Dans l’acte du 24 novembre 1845 (pièce No 6), vous aviez dépouillé Jeanne-Gabrielle-Marie-Cécile Vernier de toute paternité : vous n’aviez alors aucun intérêt à lui en donner une. Mais treize ans après, vous savez que cette jeune fille va être appelée à recueillir une part dans l’opulente succession d’un célibataire, dont la santé déclinait à vue d’œil ; c’est alors qu’avec cet élan de cœur, qui ne vous abandonne jamais, vous prenez la résolution de vous attacher à elle par les liens de la paternité ;


HUITIÈME PIÈCE.

Par acte passé devant Me Aumont-Tiéville, notaire, à Paris, en présence de témoins, le 19 mai 1858, enregistré, Claude-Gabriel-Jules Favre, a reconnu pour sa fille l’enfant inscrit ci-contre.

La présente mention, faite sur avis, par nous, greffier soussigné, ce 20 juin 1867. Signé : Penaud.

Peut-être devrais-je, après la preuve de la reconnaissance effectuée par vous, de deux enfants nés pendant le mariage des époux Vernier, indiquer de suite l’usage que vous en avez fait