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Adolphe Vernier, marchand de drap, Agé de 31 ans, demeurant à Paris, rue Saint-Antoine, No 184, lequel nous a déclaré qu’hier à 10 heures du soir, est née à son docimile, et issue de lui et de dame Jeanne Charmont, son épouse, même profession, Agée de 27 ans, demeurant avec lui, une fille qu’il nous a présentée à l’instant, et à laquelle il a donné les prénoms de Pierrette-Marie-Berthe. En présence de…

Berthe Vernier s’est mariée le 24 mars 1860. Voici comment, dans son acte de mariage, dressé à la mairie du 2e arrondissement, est formulée la partie relative au consentement des père et mère :


QUATRIÈME PIÈCE.

Par devant nous, etc., sont comparus Pierre-Antoine-Marie-François Sain, etc., et Pierrette-Marie-Berthe Vernier, née à Paris, sur le 9e arrondissement, le 5 mars 1839, sans profession, demeurant avec sa mère, à Paris, rue d’Antin, 19, majeure, fille de Louis-Adolphe Vernier, courtier impérial, demeurant à Alger, rue de la Marine, no 8, consentant par acte passé devant Mme Auger, notaire au dit lieu, le 16 janvier dernier, et de Jeanne Charmont, son épouse, présente et consentant.

Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration de leur mariage, etc.

El vous ne pourrez pas prétendre, monsieur J. Favre, que vous ignoriez soit le mariage de Jeanne Charmont, soit l’existence de son mari, car nous verrons plus tard que vous saviez tout cela, et que, suivant que vous y aviez intérêt, vous faisiez passer le sieur Vernier pour mort, ou vous faisiez procéder contre lui à son domicile imaginaire, que votre fantaisie lui supposait à Paris afin de lui cacher des actes qu’il avait le plus grand intérêt à connaître.

Ainsi, M. J. Favre, c’est bien vous qui êtes un faussaire ; et comme vous l’avouez dans une lettre, cette mortelle faute, ajoutée à tant d’autres, a bien souvent troublé votre repos ; car, en votre qualité d’avocat, vous le saviez, le code pénal y attache la peine de cinq ans à vingt ans de travaux forcés, et, même en cas d’impunité, vous sentiez, vous l’avez écrit, que si vos crimes étaient divulgués, vous seriez condamné au suicide ou à mener une existence justement méprisée.

Ajoutons un dernier irait non moins caractérisque.

Vous êtes dévot, M. Jules Favre ; vous pratiquez, vous suivez