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II

MANIFESTE DES INTERNATIONAUX

parisiens.

Aux travailleurs de tous pays.
Citoyens,

Une fois encore, sous prétexte d’équilibre européen, d’honneur national, des ambitions politiques menacent la paix du monde.

Travailleurs français, allemands, espagnols, que nos voix s’unissent dans un cri de réprobation contre la guerre.

Aujourd’hui, les sociétés ne peuvent avoir d’autres bases légitimes que la production et sa répartition équitable.

La division du travail, en augmentant chaque jour les nécessités de l’échange, a rendu les nations solidaires.

La guerre pour une question de prépondérance ou de dynastie ne peut être aux yeux des travailleurs qu’une criminelle absurdité.

En réponse aux acclamations belliqueuses de ceux qui s’exonèrent de l’impôt du sang, ou qui trouvent dans les malheurs publics une source de spéculations nouvelles, nous protestons, nous qui voulons la paix, le travail et la liberté.

Nous protestons :

Contre la destruction systématisée de la race humaine ;

Contre la dilapidation de l’or du peuple qui ne doit servir qu’à féconder le sol et l’industrie ;

Contre le sang répandu pour la satisfaction odieuse de vanités, d’amours-propres, d’ambitions monarchiques froissées ou inassouvies.

Oui, de toute notre énergie, nous protestons contre la guerre, comme hommes, comme citoyens, comme travailleurs.

La guerre, c’est le moyen détourné des gouvernements pour étouffer les libertés publiques.