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I

APPEL DES SOCIALISTES AUX DEPUTES

de la Seine.

aux députes de la seine.
Citoyens députés,

Nous ne croyons pas être contredits par aucun de vous, en affirmant qu’en France la peur du socialisme a été, de 1848 à 1851, la cause principale de la perte successive des libertés politiques, laborieusement conquises par nos pères ; que cette peur avait fini par rejeter dans le camp de la réaction autoritaire la presque totalité des hommes qui avaient défendu jusqu’alors les principes de la Révolution ; que si le parti de la liberté s’est ensuite lentement reconstitué, c’est parce que la peur du socialisme s’est progressivement évanouie ; que par le fait des réunions publiques, où la question sociale s’est de nouveau posée, la peur un moment disparue, tend à renaître avec son ancienne intensité ; et enfin, que si elle ne réussit pas à la faire cesser avant les prochaines élections, l’opposition libérale, dont vous êtes les représentants officiels, risque fort d’être vaincue, sinon à Paris, du moins dans les départements.

Nous aussi, socialistes, nous voulons, bien que pour d’autres motifs, faire cesser cette peur absurde de la question sociale, et, puisque nous sommes d’accord avec vous sur ce but, nous vous offrons loyalement le moyen de l’atteindre.

Nous vous proposons, à cet effet, de convoquer une réunion